L’avalanche (d’information) tue (la communication)

C’est au retour d’un trek de formation, durant lequel les participants ont été sensibilisés à l’aspect qualitatif de la communication, que j’ai eu envie d’écrire cette bafouille. Plus précisément au moment où les emails ont déferlé en avalanche à l’ouverture de ma messagerie…

Quand j’ai débuté ma carrière d’ingénieur à l’orée des années 1990, l’utilisation de la messagerie électronique n’était de loin pas généralisée, même si le premier email fut envoyé en 1971 sur le réseau ARPANET, l’ancêtre d’Internet. Pourtant j’avais l’impression de travailler efficacement, en utilisant le téléphone et avec parcimonie le courrier physique, en plus des séances forcément en présentiel, pour gérer mes projets. Le programme Apollo, qui s’est terminé en 1972, n’a pas eu besoin d’emails pour envoyer des humains sur la Lune. Etions-nous cependant moins productifs qu’aujourd’hui?

D’après plusieurs études (p. ex. celles-ci en Suisse et en France), 60% des personnes actives utilisent l’email. Elles gaspillent 1 mois de travail par année en raison d’une gestion inefficace de cet outil. Conclusion: trop de communication tue la communication. Sans compter l’impact sur la santé psychique lié à l’hyperconnectivité et sur l’environnement (CO2 produit par la génération, le transport et le stockage des emails).

Se préserver d’une avalanche de messages, se déconnecter, communiquer simplement et directement de personne à personne en intégrant l’ensemble des informations (gestuelle, ton de la voix, regard), voilà ce que recherchent un nombre croissant de personnes. Lors de nos randonnées, particulièrement lorsqu’elles s’étendent sur plusieurs jours, mes clients et moi retrouvons cette joie de la déconnexion, cette qualité dans notre communication.

Parfois le nombre de conversations simultanées et l’animation qui en résulte interfèrent avec la sérénité des lieux que nous traversons. C’est à ce moment que je suggère une marche silencieuse pour une poignée de minutes, qui nous permet de nous reconnecter à l’environnement, d’augmenter nos chances de surprendre un animal et de vérifier le proverbe: la parole est d’argent, le silence est d’or. Et si vous tentiez l’expérience lors de l’une de mes prochaines activités?

JS

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