Un réchauffement qui ne me laisse pas froid

Sérieusement, peut-on encore en douter? Si les climatosceptiques, pour bon nombre probablement sous l’influence de puissants lobbys, remettent toujours en question le réchauffement climatique, pour ma part le doute n’est plus permis. La statistique des mesures de températures de Bâle sur plus de 150 ans met clairement en évidence l’augmentation liée aux activités humaines à partir du 20ème siècle (source: MétéoSuisse).

Les événements climatiques extrêmes qui se multiplient sont aussi un signe. Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est alarmiste. Il est intéressant – et inquiétant – de jeter un oeil sur la brochure réalisée par le centre de compétences sur le climat de la Confédération, disponible sous ce lien, qui évoque différents scénarios climatiques pour la Suisse.

Il suffit de se promener en montagne pour constater le recul des glaciers, la fonte du pergélisol et les éboulements qui en résultent. J’ai immortalisé l’an dernier le glacier de Moiry, et trouvé par hasard sur internet une image prise du même endroit le même mois (août), mais 37 ans auparavant. Le glacier sous les Pointes de Mourti a pratiquement disparu. Les glaciers suisses ont perdu 2.5% de leur volume en 2018, 20% en 10 ans, de quoi recouvrir tout le pays de 25 cm d’eau…

Saviez-vous que l’envoi d’un simple email générerait l’équivalent d’une dizaine de grammes de CO2, le double avec une pièce jointe d’un mégaoctets, selon une étude de l’Ademe (Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie)?

Que faire? On se sent impuissant à l’échelle de l’individu, mais il y a des possibilités d’agir. Sans être obsédé par mon empreinte carbone, j’essaie de réduire mes déplacements motorisés, en utilisant mon vélo ou les transports en commun. Mon eau chaude sanitaire est chauffée au solaire, je remplace au fur et à mesure mon éclairage par des LED et profite au maximum des opportunités de télétravail, mais ce n’est malheureusement pas possible pour tout le monde.

Dans mon activité d’accompagnateur, je mets à mon programme des randonnées et des voyages en transports en commun (par exemple la mini haute route automnale ou les Cinque Terre). Pour les destinations plus lointaines, comme les Iles Lofoten, on peut compenser les émissions carbone des trajets aériens. Et si Eole le veut bien, le voilier se déplacera sans consommer trop de carburant… Mais le plus simple, écologique et le moins coûteux est encore de randonner local.

Un scénario probable pour le milieu du siècle est une remontée de plus de 600m de l’isotherme du zéro degré en hiver, vers 1’500m d’altitude. Profitez bien de la neige ces prochains mois!

JS

4 réflexions au sujet de « Un réchauffement qui ne me laisse pas froid »

  1. je crois sincèrement à la théorie de la « goutte d’eau ». Si chacun commence par lui-même et autour de lui à réfléchir à comment réduire son empreinte carbone, cela conduira à un mouvement de masse suffisant pour faire basculer les statistiques les plus catastrophiques….. petite fourmi je suis, mais la force de la fourmilière peut être chose terrifiante !

    1. 100% d’accord avec toi Nathalie. Sauf que les fourmis sont organisées à l’échelle de la fourmilière, leur écosystème. Faudrait parvenir à faire de même pour notre planète. Le film « Demain » montre que des petites communautés arrivent à se structurer autour de concepts comme la croissance raisonnable (ou même la décroissance), l’économie circulaire et de proximité, … Ce ne sont plus des utopies et c’est déjà mieux que rien.
      Même la Chine, le plus gros pollueur mondial en valeur absolue (par habitant ce sont les USA) a mis l’écologie à l’agenda et des mesures concrètes en pratique sous la pression des populations des villes. Mais il a fallu que l’impact de la pollution sur leur qualité de vie et leur santé soit avéré.
      Je crains qu’il faille attendre que les effets du changement climatique deviennent catastrophiques pour que les comportements se modifient en profondeur – il sera alors très, voire trop tard.
      Taxer réellement les émissions carbone constituerait une solution efficace et globale, mais on constate actuellement la difficulté de mettre cela en place déjà à l’échelle de la petite Suisse. A l’instar d’une partie du monde économique (stratégie de maximisation des profits immédiats), le monde politique fonctionne principalement sur le court terme en défendant des intérêts partisans.

  2. Avant qu’il ne soit trop tard pour nous sur cette belle planète, réfléchissons à notre consommation ! Alors, pour Noël, Joël, faisons des dons et/ou achetons des cadeaux utiles et durables. Pour ma part, petite fourmi comme Nathalie, j’offrirai des chèvres à des familles du tiers monde (site de l’EPER), j’adopterai un ours blanc et un ours brun pour ne pas faire de jaloux sur le site du WWF et j’acheterai des baskets éthiquement et socialement correctes sur le site Helvetas. Je n’oublie pas les petits commerces des environs immédiats où je vis et où je peux me rendre à pied ou en vélo pour accompagner mes dons d’un livre ou d’une BD.

    1. Merci Christel pour ton commentaire. Ta réflexion et tes actions en lien avec une consommation responsable ne me laissent pas froid non plus. Belles initiatives!
      Je discutais récemment avec le propriétaire de mon magasin favori spécialisé dans les articles de montagne et « outdoor », bien connu à Fribourg, et qui va définitivement baisser son rideau. Une grosse perte, car ses compétences, ses conseils et ceux de ses employés étaient précieux, le service après vente impeccable. Il soutenait aussi des activités locales dont bénéficiaient en particulier les jeunes. Le franc fort un peu sans doute, mais surtout l’achat en ligne au prix le plus bas (après avoir demandé conseil ou même essayé l’article en magasin) et un centre ville qui se vide auront eu raison de sa volonté de poursuivre cette aventure de près de 30 ans. Cela m’attriste, mais c’est révélateur d’un changement des attitudes de consommation.
      Nées avec internet, les jeunes générations ne sont pas forcément conscientes des conséquences de certains comportements. Et si cela passait par une éducation et une sensibilisation qui (re)mettraient le bon sens et la notion de développement durable au programme?

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