Rando sans bobo, ou comment éviter les accidents de randonnée

Accidents de randonnée en montagne

Saviez-vous que la randonnée est l’activité sportive la plus populaire de Suisse? D’après Suisse Rando, 58% de la population résidente âgée de 15 ans et plus pratique régulièrement la randonnée, soit environ quatre millions d’Helvètes.

Mais l’engouement pour cette activité présente un aspect plus sombre: chaque année, plus de 40 personnes vivant en Suisse perdent la vie lors de randonnées en montagne et environ 5’000 subissent des blessures graves ou moyennement graves, selon les statistiques du BPA (Bureau de prévention des accidents).

Campagne de prévention des accidents de randonnée en montagne

Suisse Rando et le BPA ont ainsi mis sur pied une campagne de prévention, qui propose de tester votre état de préparation en vue d’arpenter les chemins de randonnée de montagne balisés blanc-rouge-blanc. Le site internet vous donne une foule de conseils pour éviter les accidents de randonnée en montagne. En voici un résumé, agrémenté de quelques commentaires personnels:

Préparation

La préparation d’une randonnée revet une importance particulière. Elle vous permet de confirmer que la randonnée projetée est possible et d’en définir le cadre et sous quelles conditions elle pourra avoir lieu. La liste de contrôle fournie par Swiss Rando et le BPA passe en revue les éléments importants. Un élément important à rajouter: prenez garde aux zones de tranquillité et aux districts francs que votre itinéraire pourrait traverser, et du comportement à adopter si tel est le cas. Voir aussi cet article qui traite de cette problématique en hiver.

Planification d'une randonnée

L’accident est la hantise de tout.e accompagnateur.trice en montagne. En plus de l’aspect humain, des conséquences juridiques sont à prévoir si un client se blesse (ou pire), car en tant que professionnel notre responsabilité est engagée. Nous devons alors démontrer que nous avons rempli notre devoir de diligence, en produisant la preuve d’une planification soigneuse. Nous utilisons souvent à cet effet la méthode dite de « la matrice 3×3 », développée initialement pour l’évaluation du risque d’avalanche. Il s’agit de passer en revue les conditions (météo, situation avalancheuse), le terrain (itinéraire, timing, passages-clé) et le facteur humain (qui participe, condition physique et aptitudes, équipement) au travers de 3 filtres (ou moments distincts): avant de débuter la randonnée (planification), au départ de celle-ci et durant son déroulement.

Equipement

Le bon équipement va de pair avec une préparation soignée. Là également, une liste est proposée dans le cadre de la campagne de prévention. Parmi le matériel, des bâtons de randonnée sont indiqués en option. Je vous renvoie à cet article pour plus d’informations quant à l’utilisation de ces derniers.

Marcher avec ou sans bâtons

Dans mon sac à dos, j’emporte en plus une cordelette de 6 m par 6 mm et quelques sangles, qui me permettent d’assurer et de rassurer, par exemple une personne souffrant d’acrophobie (peur du vide). Ma pharmacie est également un peu plus étoffée que le modèle de poche évoqué dans la liste, comprenant entre autres des bandages et une attelle Sam-Splint™, des Steri-Strip™ pour refermer une coupure, des anti-douleurs et anti-inflammatoires, pommades, pansements, … Suivant les régions parcourues, j’ajoute une radio REGA en cas d’absence de couverture du réseau GSM.

Gestion de la randonnée

Vaste sujet qui est bien traité dans un chapitre distinct du site internet de la campagne de prévention. Les thématiques principales telles que rythme, évolution des conditions, passages-clé, dangers et comportements à adopter y sont abordées. Et n’oubliez pas, à l’issue de votre randonnée, d’en faire le bilan afin de mettre en évidence les éléments qui ont bien ou moins bien fonctionné, et tirez-en des enseignements. C’est la meilleure manière de progresser et de gagner en expérience.

Gestion d'une randonnée

Cette gestion de la randonnée représente pour les accompagnateur.trice.s en montagne un aspect essentiel de notre métier. En premier lieu assurer la sécurité, le confort et au final garantir une expérience positive à nos clients. L’expérience, une subtile recette composée d’ingrédients variés que nous devons sélectionner, doser, adapter en fonction des personnalités qui composent notre groupe, des environnements traversés, de l’intégration de l’imprévu et de la gestion des aléas.

Pour conclure, si vous souhaitez vivre des expériences positives et enthousiasmantes autour de l’activité sportive la plus populaire de Suisse, en toute tranquillité d’esprit et sans vous prendre la tête, il vous suffit d’engager un.e accompagnateur.trice en montagne. Vous savez quoi? J’ai un nom à vous proposer 😉

Je vous souhaite de belles randonnées en toute sécurité et de magnifiques expériences!

JS

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