Conseils à la pelle et valeur ajoutée

La valeur du conseil

C’est l’une des nombreuses conséquences de la pandémie. Un retour à la nature, aux balades et promenades, amorcé au printemps dernier et qui s’est poursuivi cet hiver. Avec des conditions d’enneigement globalement bonnes, le nombre d’adeptes de la randonnée en raquettes ou à skis a littéralement explosé.

Et à la clé le renouvellement ou l’acquisition du matériel adéquat. Adéquat… nous entrons dans le sujet de cet article. A l’heure d’internet, des forums de discussion et des groupes thématiques sur les réseaux sociaux, l’information est pléthorique et ce n’est pas simple de faire son choix. Lorsque le prix constitue le principal critère de sélection, la tentation est grande de succomber à l’offre éphémère d’une communauté d’achats, à la bonne affaire proposée par un comparateur de prix ou à l’action du jour d’une grande surface. Avec le risque de grosses déconvenues.

En redescendant d’une escapade à la Berra, je croise deux dames aux prises avec leur équipement de ski de rando manifestement tout neuf. Et tout aussi manifestement elles peinaient à en maîtriser le fonctionnement. Quelques explications plus tard elles parviennent à chausser leurs skis. Il aura fallu bricoler la lanière qui relie la fixation à la chaussure, inadaptée, et qui n’avait pas été installée par le vendeur. La réponse à ma question: « Où avez-vous acheté votre matériel? » ne m’a pas surpris: une grande enseigne hexagonale, pour un prix avantageux, mais le conseil et le service en option.

Il n’est pas rare que des participants à mes randonnées ne soient pas équipés avec le matériel adéquat, commandé sur internet ou à l’occasion d’une promotion sur une plate-forme d’achats communautaires pour ces deux cas récents: dans le premier, les raquettes n’étaient simplement pas utilisables car trop petites. Heureusement que j’emporte toujours une paire supplémentaire – valeur ajoutée de l’accompagnateur, voir ci-après. Dans le second, il s’agissait d’une fragile pelle à neige qui n’aurait pas survécu 2 minutes à la vigoureuse séance de pelletage du cours avalanche.

Subsistent encore, mais pour combien de temps, des commerces spécialisés qui dispensent le conseil en plus de vendre le matériel. Alors oui il est fort probable que vous trouverez moins cher en cherchant sur la toile, mais à vos risques et périls. Et avez-vous songé au service après-vente? Rien de plus rageant que de devoir jeter à la poubelle des équipements que personne ne veut ou ne peut réparer.

La tendance actuelle est au retour à la consommation locale, à la mise en avant des artisans. Pensez-y lors de votre prochain achat de matériel de montagne et rendez visite à un spécialiste près de chez vous. Je vous renseigne bien volontiers si vous prenez la peine de me contacter.

La valeur ajoutée

Par analogie, il est souvent difficile de faire comprendre à un client potentiel la valeur ajoutée d’un accompagnateur en montagne. Le coût de la prestation en particulier interpelle. Pour commencer, il faut savoir que les associations professionnelles fixent des tarifs de référence auxquels nous devons nous tenir (voir sous ces liens ASAM et ASGM). 

CHF 500.- pour une randonnée de 6-7 heures, c’est environ CHF 80.-/heure ou la même somme par participant pour un groupe de 6 personnes. En principe les clients prennent en charge tous les frais de l’accompagnateur. 

En ce qui me concerne, je procède quasi systématiquement à une reconnaissance préalable du lieu de la randonnée, en particulier en hiver et au printemps lorsque les conditions du terrain sont très variables. En amont, il aura fallu créer et publier l’activité sur mon site, sur les réseaux sociaux, puis gérer les inscriptions, répondre aux questions individuelles, organiser la logistique, prévoir un plan B en cas de météo défavorable, informer au minimum à deux reprises les participants par email.

Après la randonnée, je partage souvent les photos que j’ai prises, ce qui implique la sélection, la retouche éventuelle, le stockage dans le cloud puis un dernier email. En prenant tout ceci en compte, la rémunération horaire se trouve fortement réduite. Sans oublier que je mets gratuitement à disposition le matériel manquant.

Et je ne compte pas les frais fixes: cotisations, assurances, formation continue obligatoire, site internet, matériel et j’en passe. Au final et pour mon taux d’activité je couvre mes charges et c’est l’essentiel.

Mais la valeur ajoutée réside ailleurs. Dans l’art de transformer chaque activité en une expérience positive, mémorable, de susciter des émotions, de créer une alchimie, de faire découvrir, de partager. Et bien entendu et prioritairement d’assurer la sécurité.

J’avais déjà écrit sur ce sujet il y a 7 ans, alors que j’entamais ma formation. Tout au long de ces années j’ai développé mon offre, mon style, avec toujours le même souci de satisfaire les personnes qui me font confiance et que j’emmène dans mes activités, contre une rétribution que j’estime juste mais surtout par passion.

Et comme les gens reviennent et que le cercle des fidèles de Randonnez-moi ! s’agrandit, j’en déduis que je suis sur le bon chemin – la moindre des choses pour un accompagnateur 😉

JS

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